Avant que l'hiver ne s'installe... la machinerie s'impose

Au mois de mai dernier, quand le sol eut fini de dégeler et que les camions ont pu reprendre la route avec leur plein chargement, un constructeur du "coin" était venu faire l'entrée du terrain: désouchage du chemin, pose d'un drain dans le fossé jouxtant le rang, remplissage de sable et de roches puis nivelage.


Quand j'ai réalisé que le "gars du coin" était capable de faire tout ce travail en moins de 3 heures (aménagement que je souhaitais réaliser moi-même... initialement !), je me suis dit que je serais aussi bien de profiter du hamac au coin du feu que de piocher pendant huit jours...
Grâce à tout ça, nous avons pu rentrer la westfalia sur le terrain pour y camper.


Mais rendu à la fin de l'été, une autre perspective était à prévoir: que ferons-nous cet hiver ? Ça ressemble étrangement à la fable de la cigale et de la fourmi (!).
L'option auto-construction-cabane-écolo-bio-grano-... devrait être temporairement écartée par manque de temps et de planification. 

L'option Tipi par contre finit par s'imposer d'elle-même. Un habitat traditionnel ayant fait ses preuves et qui rejoint l'expression de mes valeurs et besoins: être dehors, entendre la nature, ralentir le temps, revenir à l'essentiel.

Toutefois, malgré l'étendue du terrain, impossible de dénicher 20 m2 d'espace au sol à la fois libre, de niveau et plat ! Un peu de bûchage, de défrichage et de nettoyage auront été nécessaires, à dose homéopathique cependant, entre deux feux de camp, quelques grasses matinées au son du ruisseau, de bons saumons préparés sur la braise, des balades en forêt, l'observation des étoiles et des traces d'orignaux, l'écoute de la meute de loups en arrière, ... l'automne est vraiment merveilleux pour cela.

Nathaniel sera d'un entrain exemplaire, maîtrisant la hache en vrai canadien (!), Katia également, ainsi que Carole, Jean-François et moi-même... Mais nos bras de suffisent pas. Et là encore, je dois me résigner à faire rentrer une nouvelle machine.

Le premier "gars du coin", pas fou, n'a pas voulu revenir: il avait repéré l'infranchissable montée. Un second "gars du coin" qui n'avait encore rien vu de notre terrain, s'est engagé par téléphone d'un "toujours prêt !" très affirmé.
Josselyn est donc arrivé, haut perché sur sa rutilante machine: il mettra près d'1h30 à gravir ce haut talus. Chaque mouvement de chenille, mètre après mètre, devait être précédé d'un désouchage, d'un nivelage et d'un jeu d'équilibrage pour ne pas basculer dans le vide.

En véritable artiste Josselyn parviendra au sommet pour y tracer un beau cercle de 16 pieds de diamètre. C'est ici que sera le Tipi, sa porte tournée vers l'est, face au soleil levant et à la rivière-du-loup,... loin des regards indiscrets.
La toile sioux est déjà prête. Keven, du village voisin, termine en ce moment l'écorçage et le séchage des 17 perches d'épinette qui mesurent plus de 6 mètres de haut (20 pieds) et constitueront la structure. De mon côté, je viens de dénicher un petit poêle à bois qui chauffera notre camp et sur lequel nous pourrons cuisiner. Katia a mis la main sur des sacs de couchages conçus pour du -30°c. Et Nathaniel a préparé un gros tas de branchages de sapin pour faire un tapis de sol.
Alors si tout va bien, le tipi sera installé avant la mi-novembre.
Yé !