vendredi, septembre 7

Solidarité Peuples autochtones


13 septembre 2007: Adoption de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones par l'ONU malgré l'opposition du Canada



MONTREAL, le 13 sept. /CNW Telbec/ - Organisations de peuples autochtones et groupes canadiens de défense des droits de la personne ont salué la décision aujourd'hui de l'Assemblée générale des Nations Unies d'adopter la Déclaration sur les droits des peuples autochtones de l'ONU, après plus de vingt ans d'attente.

"Il s'agit d'un moment historique, a déclaré Béatrice Vaugrante, directrice d'amnistie internationale Canada francophone. Les Autochtones de toutes les régions du monde voient leur bien-être et leur survie en tant que peuples menacés chaque jour. La Déclaration indique clairement que cela doit changer."

La Déclaration a été adoptée à 143 voix contre quatre et 11 abstentions.

Comme ils l'avaient fait lorsque le Conseil des droits de l'homme de l'ONU étudiait la Déclaration en juin 2006, les représentants du gouvernement canadien ont tenté sans succès d'empêcher son adoption.
Seuls trois Etats se sont opposés avec le Canada à la Déclaration : l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis.

"L'opposition du gouvernement canadien à la Déclaration est une honte nationale, a insisté Ellen Gabriel, présidente de Femmes autochtones du Québec. Il est heureux que la majorité des membres de l'ONU aient su faire abstraction d'enjeux politiques et d'intérêts nationaux limités pour manifester leur soutien à cet instrument capital en matière de
droits de la personne."

La Déclaration avait l'appui des trois partis de l'opposition au parlement canadien. Des documents obtenus à la suite d'une demande d'accès à l'information ont révélé que certains hauts fonctionnaires des ministères des Affaires étrangères et des Affaires indiennes avaient demandé au gouvernement d'appuyer l'adoption de la Déclaration.


La Déclaration s'inscrivant désormais dans un vaste ensemble de lois et normes internationales, les groupes de défense des droits de la personne et les organisations de peuples autochtones prient instamment le gouvernement fédéral de réamorcer un dialogue constructif avec les peuples autochtones au sujet de sa mise en oeuvre.

"Le Canada devra travailler d'arrache-pied pour réparer les dommages à sa réputation et à son influence à l'échelle internationale qu'a causés son opposition inutile et cynique à la Déclaration", a souligné Béatrice Vaugrante. "La mise en oeuvre de la Déclaration au Canada serait la façon idéale pour le gouvernement de redevenir un exemple au sein du
concert des nations." a conclu Ellen Gabriel.


le 7 septembre dernier...


Le gouvernement du Canada continue de s’opposer à l’adoption de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones, qui sera soumise à un vote final lors de l’assemblée de clôture de la 61e session des Nations unies, le 13 septembre prochain.
Voilà 2 décennies que cette déclaration est étudiée. À l'heure actuelle, seuls le Canada, la Russie et la Nouvelle-Zélande s'y opposent.



Ce matin nous avons marché pour appuyer la Déclaration des Nations-Unies sur les droits des peuples autochtones.
Dans toutes les régions du monde, la survie ou le bien-être des peuples autochtones sont menacés par des violations graves et persistantes de leurs droits humains fondamentaux.
Une Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones forte et exemplaire est une nécessité urgente pour établir des normes internationales minimales afin d'inspirer et d'exhorter les états et autres acteurs à respecter et à honorer sans discrimination les droits des peuples autochtones.
Nous avons marché en solidarité avec les millions d'autochtones de par le monde qui luttent contre la pauvreté, la violence, l'exploitation et les discriminations… pour que ça change, ici et partout!





Organisé par Femmes Autochtones du Québec


Informations sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones



Les peuples autochtones sont parmi les communautés les plus vulnérables et les plus pauvres de la société, non pas seulement au Canada, mais partout dans le monde. Un racisme profondément enraciné, des lois discriminatoires et une longue histoire de marginalisation et de dépossession ont privé les peuples autochtones de leur propre choix de vie et dépouillé les communautés des terres et ressources sans lesquelles leur économie ne peut être viable ni leur mode de vie assuré.
L’appui international éloquent à la Déclaration est un pas en avant important pour contrer la discrimination et le racisme qui sont très répandus et qui menacent la survie et le bien être de

plus de 300 millions d’autochtones du monde entier. Le projet de déclaration affirme clairement que les peuples autochtones ne peuvent être privés arbitrairement du droit à l’autodétermination, reconnu en droit international comme un droit universel de tous les peuples. La Déclaration affirme également divers droits concernant les terres, territoires et ressources, qui sont essentiels à l’identité culturelle des peuples autochtones et l’exercice de leurs droits fondamentaux de la personne.


La Déclaration est en cours d’élaboration depuis plus de vingt ans. La proposition actuelle, qui résulte de 11 années de travaux effectués par le Groupe de travail, a reçu l’aval du Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de la personne et des libertés fondamentales des peuples autochtones ainsi que de l’Instance permanente de l’ONU sur les questions autochtones. Elle a aussi reçu l’appui d’un grand nombre d’États de toutes les régions du monde, dont la Norvège et le Danemark, qui, comme le Canada, ont une longue histoire de négociation de traités avec les peuples autochtones.

Le gouvernement du Canada a joué un rôle actif au sein du Groupe de travail qui a rédigé le texte actuel du projet de Déclaration et, ces dernières années, il a joué un rôle crucial en incitant les États à appuyer les principes du projet de déclaration. Le gouvernement actuel a tenté d’expliquer sa soudaine opposition en prétendant que certaines dispositions de la Déclaration étaient incompatibles avec le droit canadien. Il n’a fourni aucun élément pour justifier cette affirmation. Le Canada avait également échoué dans une précédente tentative de présenter une contre-résolution visant à faire reporter la décision, de manière à faire rouvrir les négociations sur le projet de Déclaration. Tous ces gestes nuisent à la réputation du Canada à l’échelle internationale en tant que chef de file des droits de la personne et des droits des Autochtones.

Après des décennies de discussions sur ce que sont les droits des peuples autochtones, il est temps pour les États, les peuples autochtones et la société civile de collaborer afin que les droits humains des peuples autochtones soient réellement reconnus, affirmés et appliqués.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis touchée par ta profonde humanité, je n'aurais pas pu aussi bien le dire... éveiller de si belle façon les consciences... quel texte ! Quel combat!!

Très jeune, j'ai été enlevée à mon peuple à cause du non respect de leur droit à gérer le sort de leurs propres orphelins. Adoptée et élevée par des blancs, selon leur mode de vie, j'ai été dépouillée de la culture de mes ancêtres, mais ils n'ont jamais réussi à arracher leurs racines de mon coeur. Malgré le temps et l'espace, j'entends toujours leurs voix et au fond de mon âme résonneront à jamais, leurs tambours...

Je n'ai pas pu être là ce matin avec toi, mais bientôt, très bientôt, si ma bonne étoile continue de briller, je marcherai à tes côtés... Merci.

Nous a dit…

Merci de ton partage qui signe la révolte qui gronde.
Les peuples se réveillent et en même temps l'élan de solidarité était palpable ce matin. Alors que le Gouvernement Harper force le Canada à faire la guerre en Afghanistan, sous prétexte d'y faire reconnaître les droits des femmes et la démocratie, il se borne à ne pas faire respecter les droits humains sur son propre territoire.
Ce matin, nous étions des femmes et des hommes, Blancs, Québécois, Immigrants, Réfugiés, Latino-américains,... tous unis à la cause des peuples autochtones, car il s'agit définitivement d'une cause commune. Les tambours et les chants ont résonné au centre-ville, forçant harmonieusement une Rencontre d'un nouveau genre, emplie d'humanitude et de promesses.

Anonyme a dit…

Enfin ! Après 20 ans. C'est un grand jour ma belle... Tu t'es bien battue. Il y aura fête ce soir !! Et j'en serai !! Avec toi. Sinon physiquement en tout cas par le coeur. Quelle bonne nouvelle ! Merci de me l'apprendre... Et comme ce sourire heureux te va bien... Mille baisers pour célébrer ta victoire... notre victoire!!! :-)