Le paysage change. Neige et glace ont disparu. Le marais nous offre un lac d'eau claire aux reflets éclatants. Je ne m'attendais pas à ce joli coup d'oeil. Un castor y a élu domicile et je dois partager mon territoire avec ce petit arrogant qui frappe violemment sa queue sur l'eau en me toisant du regard: il vient de gruger deux de "mes" bouleaux !
Ce qui le mois dernier n'était qu'une étendue de glace est aujourd'hui un méandre de la rivière-du-loup. Le courant est puissant et nous entendons le ronronnement de sa chute 2 km plus loin. La vue est encore dégagée. D'ici un mois, le feuillage l'aura probablement masquée.
Ce que je supposais être, sous la neige, un haut-talus rocheux est à présent confirmé. Le sommet du terrain, sur 2000 m2 environ, est une des bases rocheuses de la montagne qui se trouve en arrière. Je comprends mieux pourquoi les arbres ont de la difficulté à vieillir à cet endroit (une trentaine d'années). Sur la fin de leur vie, ils se transforment en garde manger pour la faune alentour: perdrix et pique-bois piquent-niquent avec nous.
Moi qui adore les rochers, je suis comblée. J'aime y marcher pieds-nus, m'y étendre, m'y asseoir ou m'y adosser, y deviner tous les visages à leur surface et dans leurs cavités. La géographie de la partie haute du site, ceinturée de rochers, ressemble à une sorte de forteresse, avec différents passages pour rejoindre le sommet: c'est très intéressant.
En attendant une vraie cabane, une petite tente fera l'affaire: de quoi réjouir fiston.
Après maintes réflexions, je décide de prendre le temps: le temps pour sentir et ressentir l'endroit. Le temps pour voir passer les jours et les nuits. Le temps pour observer la lumière et saisir le vent. Bref, cette terre appellera d'elle-même sa cabane quand elle y sera prête. En attendant, un nettoyage du boisé, quelques feux et cordages de billots seront nécessaires...
2 commentaires:
Les travaux viennent tout juste de commencer que déjà on en ressent la direction, notre belle exploratrice nous fera bien découvrir tous les secrets de cette rivière et tous les recoins de son domaine; "si j'avais les ailes d'un ange" je partirais pour St-Po-Po "y voir toutes ces belles collines". J'avais vu juste: cette femme nous montre la direction (voir photos).
Ah ah ah ! Te voilà, Daniel, déjà rendu sur la page de St-Po-Po ! T'as vu ?... y'a de la roche ! Pas aussi jolie que celle que tu avais offerte à Nath l'été passé (et qui trône fièrement sur son étagère)... mais quand même: tu vas pouvoir nous expliquer le pourquoi du comment de ces rochers, n'est-ce pas, homme du désert, que je pourrais dorénavant surnommer le Touareg ?!
Enregistrer un commentaire