mercredi, mai 19

Fin de session: le début d'un temps nouveau


Me revoilà !
Près de 9 mois se sont écoulés depuis la dernière mise à jour de ce blog.
9 mois de gestation, au coeur du bois, celui que j'apprends à transformer de mes mains.

Ce retour aux études à temps plein est une expérience hors du commun, difficile et en même temps parsemée de surprises.

Me voici en "congé" pour trois mois. L'école nationale du meuble et de l'ébénisterie rouvrira en août pour accueillir les étudiants de deuxième année dont je fais partie à présent.

Ici, aperçu d'un cabaret (plateau) en tilleul et noyer. Aucun clou ni aucune vis. Tenon-mortaise et cheville. Confection entièrement manuelle (rabot, scie, scie à dos, ciseaux à bois, trusquin, vastringue, papier sablé).


Progressivement, j'ajoute sur cette page les photos de mes premières réalisations.


Il faut préciser que tous les projets que j'ai réalisés se font à partir de bois brut, séché dès que sorti de la scierie. Ce bois ne ressemble en rien à celui que l'on trouve dans les magasins de rénovation et de bricolage. La première étape à l'atelier consiste à le "blanchir" et à le dégauchir sur un corroyeur. Une à la fois, on fait glisser manuellement chaque planche sur un grand rabot rotatif muni de multiples petites lames. Il faut passer la planche plusieurs fois sur le corroyeur. C'est alors seulement que la vraie couleur du bois apparaît, que je peux aller chercher du bois plat (dégauchi) dans ma pièce, enlever les défectuosités. Je m'assure aussi à cette étape-ci que la planche est d'équerre (face et chant) avant d'entamer tout travail.
Les échardes auront également disparu...

Ci-contre, table en frênes, ma première !

Assemblage à tenon et mortaise. Le dessus est composé de 5 ou 6 pièces assemblées par collage (colle végétale), en inversant le sens des cercles de croissance pour stabiliser l'assemblage et lui assurer longévité.
Le bois est en effet une matière toujours vivante qui réagit aux variations de température et d'humidité. Il faut entre autre s'assurer que ce qui tire dans un sens soit compensé par un autre sens. En l'occurrence, le bois tire à coeur... vers le coeur de sa source, quand il était arbre. N'est-ce pas poétique ?


Pour le moment, les meubles créés n'ont aucune finition (ils sont en bois brut). Lors de ma deuxième année, je vais apprendre le travail de finition (peintures, couleurs, vernis, faux-finis, placage et marqueterie) ce qui permettra de personnaliser l'aspect du mobilier à notre goût et selon notre déco.

Chaise-escabeau, en pin. Une conception astucieuse des premiers colons venus s'installer au Québec. Il fallait maximiser l'usage de chaque objet en lui donnant différentes fonctions. Économie de matériau associés à une économie d'espace dans les maisons.


Une quarantaine d'heures de travail et de précision au cours desquelles j'ai appris le bon usage des différents outils portatifs (scie ronde, scie sauteuse, toupie, défonceuse, gabarit, toupie inversée, biscuiteuse, domino, etc.)


Nous apprenons également à découvrir d'autres matériaux.
Ici, le défi était de créer de toute pièce un petit rabot (appelé guillaume de bout) à partir d'un bloc d'aluminium brut et d'une tige d'acier brute.


Tout a été fait à la main: scie à métaux pour l'aluminium et l'acier; râpe et lime pour le bois.
J'ai choisi de faire un assemblage tenon-mortaise entre le bois (deux rebuts de noyer collés avant d'être travaillés) et l'aluminium, collés à l'expoxy. Insertion de crayons de couleur pour un visuel animal et un clin d'oeil.
La lame en acier a été chauffée à 400°c pour devenir rouge cerise avant d'être trempée dans l'eau froide. Cette opération retire le magnétisme du fer de l'acier et rend la lame indéformable. Par contre elle peut casser.





.. en ligne bientôt: l'armoire en pin massif !... à suivre...